La rédaction d’un mémoire d’expertise comptable est un travail de longue haleine. Obtenir les cent pages que nécessite cet exercice pas comme les autres, demande plusieurs mois de travail.
Mais avant cela, il va falloir choisir un thème, un sujet et trouver une problématique, le tout dans le cadre de ses activités professionnelles ou extra-professionnelles. Car rien n’interdit à un candidat au mémoire de choisir un sujet dans le cadre d’une activité bénévole, « à condition d’être entouré de sachants », précise Cyril Degrilart, expert-comptable et enseignant à l’ENOES, coauteur de l’ouvrage « Le mémoire du diplôme d’expertise comptable » chez Gualino.
Le thème et le sujet du mémoire : deux notions très différentes
Le thème du mémoire est beaucoup plus large que le sujet, lui-même précisé par la problématique. Ainsi, lorsqu’un étudiant annonce qu’il veut réaliser un mémoire sur l’audit, il donne le thème de son mémoire.
« Un thème répond toujours à un triptyque : la discipline, le secteur d’activité bien définis, et le choix expertise comptable / commissariat aux comptes » précise Cyril Degrilart.
La discipline, c’est le champ d’activité dans lequel s’inscrit le mémoire. L’audit, le droit fiscal, les entreprises en difficultés en sont de bons exemples.
Le dossier d’inscription à l’agrément du sujet de mémoire donne des indications sur les différents champs disciplinaires et les secteurs d’activités potentiels.
« Les cases à remplir sur la discipline et le secteur d’activité sont importants. Le candidat a tout intérêt à regarder ces deux tableaux pour être certain du champ du thème du mémoire » estime Cyril Degrilart.
Au-delà du thème, il y a une infinité de sujets possibles
Le sujet du mémoire est le point de départ pour définir ensuite la problématique. C’est le sujet qui va orienter la recherche documentaire. Il évoluera au fur et à mesure de l’avancement des travaux.
« Le sujet doit obligatoirement avoir un lien avec l’actualité, mais pas l’actualité des années précédentes, l’actualité du moment et celle qui a un impact sur l’avenir ». Pour Cyril Degrilart, le candidat doit ainsi « identifier une actualité forte de l’année, voire même de l’année suivante pour une mise en application l’année d’après ».
Le sujet doit également plaire au candidat qui va y passer des heures, des jours, voire ses soirées, nuits et week-end. « Le sujet doit donc le passionner en plus d’être en lien avec son activité ».
Un expert-comptable stagiaire peut trouver un sujet de mémoire dans n’importe quel cabinet et quels que soient les travaux qu’il réalise au quotidien, en partie grâce à l’actualité. Le fait d’être détaché dans une entreprise unique ou le fait de n’avoir qu’un nombre de dossiers limités autour de la thématique n’a pas d’importance.
« Tous les stages d’expertise comptable valent le coup, il y a forcément une valeur ajoutée, une différenciation par rapport aux autres candidats » estime encore Cyril Degrilart.
Trouver son sujet et sa problématique : la méthode du rapport d’étonnement
Si le sujet du mémoire doit toujours être en lien avec l’activité du candidat, la problématique vient ensuite en parallèle du sujet. « C’est LA question qui importe car il n’y en a qu’une et elle est présentée sous forme interrogative. Il s’agit d’expliquer en une phrase, le contexte du mémoire et ce que le candidat veut faire ». La question doit ensuite « faire l’objet d’une réponse tout au long du mémoire ».
« Ma méthode favorite est le rapport d’étonnement » confie Cyril Degrilart. « Il faut s’intéresser à tout ce qui touche à son sujet : à la télévision, radio, sur les réseaux sociaux, youtube. »
Il faut diversifier ses sources au maximum, « aller dans les librairies spécialisées, les bibliothèques universitaires, salons, congrès, conférences, réunions d’informations ».
« C’est ce qui amène la qualité et va orienter le sujet. Il n’y a pas de règle toute faite. Il faut s’intéresser à tout et s’étonner de tout ».
La recherche documentaire commence le plus tôt possible, dès le début du stage. Elle se termine le jour de l’oral. C’est une veille permanente autour de son sujet qui permettra aussi à certains candidats d’utiliser leur mémoire dans un contexte professionnel.
L’importance du coach pour aller plus loin dans la réflexion
Cela peut parfois faire peur de partir sur un sujet inconnu. Il est donc important d’avoir un coach pour se rassurer et aller plus loin dans la réflexion.
Le coach permettra d’affronter les doutes importants du mémorialiste. Il a pour objectif d’aider le candidats à aller plus loin, avec les bonnes méthodes.
L’ENOES propose aux candidats au DEC des séances en petits groupes, de la prise de connaissance du sujet à la soutenance, en passant par le choix du sujet, la notice et la rédaction du mémoire.
Ces petits groupes permettent aux candidats d’échanger des idées, de confronter leurs propres sujets à leurs pairs, de s’entraider…
Article de Cyril DEGRILART, enseignant à l’ENOES
Issue du site officiel de l’ENOES, également disponible à l’adresse suivante :
http://www.enoes.com/enoes/actualites/memoire-de-dec-trouver-son-sujet-et-sa-problematique