Il rêvait de robotique, il est devenu expert-comptable. Cyril Degrilart, 34 ans, ne regrette rien, bien au contraire ! En proposant des conseils sur la transformation digitale des flux comptables à des clients branchés technologie de pointe, il s’éclate. Portrait d’un professionnel à des années-lumière des clichés.
Après un cursus classique d’expert-comptable avec bac scientifique, DCG (Diplôme de comptabilité et de gestion) et DSCG (Diplôme supérieur de comptabilité et de gestion), Cyril Degrilart a effectué son stage de DEC (Diplôme d’expertise comptable) dans un grand cabinet de la région parisienne. Puis, tout juste diplômé, il a fait le choix de se lancer dans l’aventure de l’entrepreneuriat en créant son propre cabinet de A à Z, à Paris. « En lançant mon affaire, je suis passé de très très gros à tout petit, plaisante-t-il. J’avais vraiment envie d’être indépendant et je voulais que mon métier me ressemble : gérer ma clientèle comme je l’entends ou proposer les services qui m’intéressent le plus. »
Des missions pointues
Dans le cabinet de Cyril Degrilart, qui compte 3 salariés aujourd’hui, on n’aborde pas la comptabilité au sens classique du terme. « On ne fait pas de traitement sur papier et on ne produit pas que des chiffres comptables, par exemple. Nous gérons des flux de données, nous recoupons des informations pour en produire de l’analyse puis conseillons en matière de gestion, d’organisation ou de stratégie. Enfin, je forme et j’accompagne mes clients afin que la transition réussisse ! »
De fait, la spécificité de cet expert-comptable 2.0 est de piloter la transformation numérique des flux comptables de ses clients (conseils sur les systèmes d’information comptables, automatisation des process financiers…). Et pas n’importe lesquels ! « J’ai orienté mon activité vers le secteur du e-commerce et des start-up, souvent des entrepreneurs en pointe côté technologie car j’adore le numérique. Le mix entrepreneuriat et informatique fait partie de mon ADN ! »
Un salaire à la hauteur des enjeux
Depuis qu’il a fait le choix d’être indépendant, Cyril Degrilart dit ne pas avoir l’impression de travailler. Pourtant, il passe beaucoup de temps au cabinet. « J’apprécie énormément le contact avec ma clientèle. L’expertise comptable permet de prendre de la hauteur sur l’ensemble des informations que brassent les logiciels. Mon but, c’est d’expliquer tout cela. Les réponses à leurs questions, mes clients ne peuvent pas les trouver au moyen d’un moteur de recherche sur Internet ! Nous, nous sommes capables de faire parler des informations hyper intéressantes pour nos clients, de les aider à démêler des situations délicates en matière financière. » La valeur ajoutée apportée explique selon lui son niveau élevé de rémunération.
L’innovation chevillée au corps
De sa formation, l’expert-comptable garde un excellent souvenir. « La comptabilité n’occupe pas la majorité de ce qu’on apprend tout au long du cursus. On s’intéresse plus à la gestion d’entreprise et à l’organisation des sociétés : les aspects liés au droit, à l’informatique, à l’économie représentent une bonne part des contenus. C’est ce bagage qui compte. Donc même si on manque d’appétence pour la compta pure, ce n’est pas grave. » Alors qu’au lycée il rêvait d’une carrière dans la robotique, à présent, il participe en tant que chef de projet et expert-comptable aux travaux menés par un observatoire sur le thème de l’intelligence artificielle, au sein d’un collectif composé d’avocats, d’anthropologues et autres chercheurs. « Cet univers du digital me passionne et, finalement, la comptabilité a été un moyen de réaliser ce rêve. »
Article rédigé par L’Etudiant – publié le 24.01.2019 sur le site L’Etudiant