Des évolutions technologiques aux difficultés de recrutement, en passant par la loi PACTE, de nombreux sujets inquiètent les experts-comptables et commissaires aux comptes. L’actualité des derniers mois, particulièrement riche sur le plan réglementaire ne fait qu’ajouter à cette inquiétude.
C’est avec un discours lucide mais rassurant que les trois présidents, Laurent Benoudiz, Olivier Boucherie et Olivier Salustro s’adressent aux professionnels de la région Île-de-France.
La valeur des prestations de l’expert-comptable doit être mieux perçue par le client
L’expert-comptable doit d’abord « repenser la chaîne de valeur » de ses prestations. « S’interroger sur la nature de ce que paie le client qui fait appel à un expert-comptable devient très important » estime Laurent Benoudiz, président de l’OEC de Paris Île-de-France. « Le client paie-t-il pour le déclaratif, la sécurité, la tranquillité, l’accompagnement, le conseil ? »
L’expert-comptable doit ainsi apprendre à mieux valoriser ses prestations et à ne pas les incluresimplement dans une prestation globale de tenue de comptes. Il s’agit « de se démarquer par rapport aux offres en ligne ».
Intelligence artificielle : « l’expert-comptable doit maîtriser les boîtes noires »
À l’heure où les plus grands cabinets tentent de développer leurs propres applications pour personnaliser le service client et proposer des services innovants, les petits cabinets indépendants ne doivent pas se laisser distancer par les technologies.
L’expert-comptable ne doit « pas laisser s’installer les technologies telles que l’intelligence artificielle sans les maîtriser » précise Olivier Salustro, président de la CRCC de Paris. « Il faut comprendre ce qui se passe, l’analyser, se former et développer ses compétences ».
Car pour Laurent Benoudiz, le solde de la balance des emplois devrait être positif avec plus de créations d’emplois nouveaux que de destructions. « À condition que les experts-comptables soient capables de se recycler ».
Le projet de loi PACTE examiné à l’Assemblée nationale
Le projet de loi PACTE tel qu’il est actuellement examiné à l’Assemblée nationale concerne indirectement les experts-comptables avec la réforme territoriale et directement les commissaires aux comptes.
Si l’audit adapté aux petites entreprises « ne semble pas faire l’unanimité entre la ministre de la justice et le ministre de l’Économie, un arbitrage aurait été demandé au Premier ministre » témoigne Olivier Boucherie, président de la CRCC de Versailles.
Pour aider les commissaires aux comptes qui ne sont pas titulaires du diplôme d’expertise comptable mais du certificat d’aptitude à la profession de commissaire aux comptes ou CAFCAC, « un accord unanime semble avoir été trouvé avec le CSOEC, la DGFIP et la chancellerie ». Les titulaires du CAFCAC « devraient pouvoir s’inscrire au tableau de l’Ordre des experts-comptables pendant une période limitée à cinq ans ».
Les commissaires aux comptes stagiaires pourront ainsi terminer leur cursus.
Pour les experts-comptables stagiaires, le développement du système de co-maîtrise pourrait permettre de remplir l’obligation de 200 heures de commissariat aux comptes. « Ce système existe déjà » mais n’est que peu utilisé.
Rédactrice sur Compta Online, média communautaire 100% digital destiné aux professions du Chiffre depuis 2003.
J’interviens sur Compta Online depuis 2007 et j’ai rejoint l’équipe en 2014. Mes articles abordent la comptabilité, la fiscalité, le droit social, les IFRS, mais aussi l’intelligence artificielle, la blockchain…
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Article écrit par Sandra Schmidt
Paru sur Compta-Online.com le 09/09/2018
https://www.compta-online.com/avenir-des-professionnels-du-chiffre-reste-ecrire-ao3488